Hyp: Récompense


         Nous savons donc que l'action inhibitrice des neurotransmetteurs GABA sur le neuronne post- synaptique dopaminergique entraîne une diminution du déversement de neurotransmetteurs dopaminergiques dans le NAC.




En résumé, en absence de cannabinoïdes nous avons le circuit suivant.





Schéma récapitulatif du circuit de la récompense étudié dans  notre cas, EN ABSENCE DE CANNABINOÏDES.

Une seconde expérience a conforté l’idée selon laquelle la concentration de dopamine extracellulaire augmentait quand les cannabinoïdes se fixaient aux récepteurs CB1 des neurones GABAergiques de l’aire tegmentale ventrale.


Expérience 2 : Mise en évidence de l’augmentation de la concentration de la dopamine à l’extrémité du neurone dopaminergique lors de la fixation des cannabinoïdes au récepteur CB1 dans l’aire tegmentale ventrale.



Explications :
Les chercheurs ont utilisé de la WIN 55,212-2: THC synthétique dans cette expérience.
Les résultats nous montrent clairement que chez la souris qui a ingéré de la WIN, la concentration de dopamine dans le noyau accumbens (Nac) est largement supérieure à celle d’une souris «saine». Mais ils mettent aussi en évidence une chute du taux de dopamine  après l’effet de la WIN chez la souris «droguée".

ATTENTION: 
La WIN est une molécule différente du THC!

L'intérêt de l'utiliser?
La WIN est un cannabinoïde exogène synthétique et il a les même effets que le THC.
   
Cette étude nous a permis de comprendre qu’une injection volontaire de THC augmentait la quantité de dopamine dans le noyau accumbens. Ainsi, l'action majeure des cannabinoïdes dans le système de récompense est qu’ils provoquent une augmentation de dopamine dans le noyau accumbens. Par conséquent,  cela provoque une sensation de plaisir.

ATTENTION: Il faut bien comprendre qu'en temps normal les neurones dopaminergiques ne libèrent pas ou peu de dopamine car ils sont inhibés pas les neurones GABAergiques.

Une petite animation pour illustrer le mécanisme compliqué mis en marche lors d'une transmission de neurotransmetteurs entre neurones GABAergiques et dopaminergiques sur "le cannabis: récepteurs cannabinoïdes - GABA"   ICI !!!



Jusqu'ici nous avons pu démontrer que les cannabinoïdes se fixaient sur les récepteurs CB1 présents sur les neurones GABAergiques dans l'ATV, et qu'ils provoquaient indirectement une augmentation de la dopamine extracellulaire dans le noyau accumbens. C'est cette forte concentration de dopamine extracellulaire qui provoque le sentiment de plaisir lié à la prise de cannabis. Plus précisément, c'est la capture de cette dopamine  par leurs récepteurs présents sur le neurone post-synaptique qui nous procure cette sensation de plaisir. Mais une dernière expérience nous est nécessaire pour affirmer que c'est bien cette dopamine extracellulaire, qui entrainerait directement l'hyperphagie.





Récapitulatif du processus avec fixation de cannabinoïdes.

III)Lien entre l'action des cannabinoïdes et l'hyperphagie.


Nous nous sommes rendus compte qu'aucune publication scientifique ne traitait de cette action directe de la dopamine extracellulaire sur la prise alimentaire.


L'expérience qu'il faudrait faire serait d'injecter du cannabis dans des souris expérimentales, donc d'induire l'augmentation de dopamine extracellulaire, mais de bloquer sa capture par le neurone postsynaptique. Il faut noter que le plaisir n'est pas seulement dû à la libération importante de dopamine, mais il est également lié à sa capture par les  neurones postsynaptiques du noyau accumbens. Cela serait possible grâce à des antagonistes aux récepteurs de dopamine exprimés sur les autres neurones du noyau accumbens qui captent la dopamineEt si en inhibant cette capture, on bloque l'effet hyperphagique alors on aura montré que les cannabinoïdes augmentent la prise alimentaire via une augmentation du plaisir.
Néanmoins, nous avons trouvé une dernière expérience intéressante.


Expérience 3 : Analyse des effets d'une inhibition de capture de dopamine par les récepteurs de dopamine D1, D2 présents sur le neurone post synaptique du noyau accumbens.




 Effets de l'infusion de SCH 23390 ou de raclopride dans

 le noyau ACB Core (coquille) ou shell (coeur) sur la prise alimentaire durant  30 min de test.


Source 
Effects of selective dopamine D1 or D2 receptor blockade withinnucleus accumbens subregions on ingestive behavior and associated motor activity / Brian A. Baldo


Explications :
Les chercheurs ont utilisé du SCH 23390 qui constitue un antagoniste des récepteurs à dopamine de type 1 (D1) et de la Raclopride qui est un antagoniste des récepteurs à dopamine de type 2  (D2)
L'expérience a mis en évidence une variation très faible de la prise alimentaire lorsque la capture de la dopamine extracellulaire par les D1 et D2 était inhibée.
Ainsi, d'après notre hypothèse qui est que la capture de dopamine module le plaisir et par conséquent la prise alimentaire, l'inhibiton de la capture de dopamine provoquerait donc une modulation de la prise alimentaire et spécifiquement une réduction. Or, jusqu'à présent aucune expérience ne montre un rôle de la dopamine au sein du NAC sur la prise alimentaire.

Pour conclure on pourrait supposer que cette quantité de dopamine extracellulaire induite par l'action des cannabinoïdes ne provoque pas l'hyperphagie. Car si cette dopamine la provoquait, une inhibition des récepteurs à dopamine D1 et D2 entraînerait une diminution de l'alimentation. Or ici, on ne perçoit pas cette diminution.
Cependant cette augmentation de dopamine pourrait être impliqué plus dans l'addiction mentale au cannabis.


Un schéma pour bien localiser les récepteurs à dopamine de l'Expérience 3


Source: http://arreter-de-boire.fr/?p=rflaqxnlshd&paged=10

Synapse entre deux arborescences axonales.





A: Neurone
a: Axone du neurone dopaminergique (DA) de l'ATV
b: Influx nerveux
c: Terminaison neuronale pré- synaptique
d: Vésicules contenant la dopamine
e: Ions sodium, potassium, calcium
f: Fente synaptique
g: Récepteurs à la dopamine: D1, D2 
h: Neurotransmetteurs dopaminergiques.
i: Terminaison neuronale postsynaptique du noyau accumbens.



1) Stockage des neurotransmetteurs.
2) Libération par exocytose.
3) Ouverture des canaux ioniques
4) Passage des ions spécifiques.



Conclusion :




--> L'hyperphagie occasionnée par les cannabinoïdes n'est pas liée au système de récompense.


Une petite vidéo pour illustrer les transmissions synaptiques.




Sources : 
http://www.ipubli.inserm.fr/bitstream/handle/10608/2072/Chapitre_12.html
https://www.youtube.com/watch?v=rQIzI8W3gwA
http://fr.wikipedia.org/wiki/Noyau_accumbens







  

2 commentaires:

  1. Bonjour ! :D
    Etant moi-même un grand consommateur de cette substance divine, en lisant vos hypothèses, (malgré mon faible niveau en science) j'en déduis que vous vous penchez sur le fait qu'au final la prise de THC aura pour effet de décupler le plaisir via les neuronnes responsables de ça et ainsi les actions qui nous font kiffer, notre corps nous dira de les répéter. :D

    Alors concernant le fait de refumer derrière et de rester stone toute la sainte journée, je suis d'accord, que notre corps nous pousse à le faire et le refaire tellement c'est bon ! :D

    En revanche, pour l'appétit, j'ai plus l'impression que c'est autre chose...

    Par exemple (et je pose une question totalement hasardeuse hein. ^^) Ne serait-il pas plutôt plus judicieux de voir du côté des neuronnes qui contrôlent directement l'appétit. :D

    Hypothèse : Le Thc contenu dans le cannabis aurait pour effet, de masquer les "gamettes neuronnales" responsables du contrôle de l'appétit, donc en gros le neuronne qui te dit STOP TU VAS VOMIR !!!! t'as trop bouffé !!! xD

    Perso je dis ça je dis rien hein. ^^ Mais c'est seulement que quand je fume et que je bouffe après, en effet j'ai une faim de malade, mais détrompez vous, je ne ressens limite pas de plaisir à bouffer et je suis capable de manger jusqu'à avoir mal au ventre et me sentir plein comme un oeuf, alors que mon estomac est largement à saturation. :P Voila pourquoi je me disais que le "contrôle" de l'estomac ou du moins de sa limite de remplissage, ne devait plus se faire à se moment là. :D

    Je sais pas si c'est une piste à explorer ou pas où si même vous l'avez déjà fait mdr, Mais en tous les cas en voila mon point de vue huhu. :P

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    1. Dans le cerveau il existe effectivement des neurones contrôlant la faim (ils se trouvent principalement au niveau de l’hypothalamus, ces neurones sont dotés de récepteurs. Des hormones telles que l’insuline, la leptine, le ghrelin vont venir se fixer sur ces récepteurs, et ainsi elles vont les activer ou les inhiber afin de stimuler ou non l’appétit.
      Néanmoins il faut bien comprendre que plusieurs facteurs sont à prendre en compte dans la stimulation de l’appétit et la prise alimentaire.
      Il y a tout d’abord le besoin (l’homéostasie : le corps libère des hormones qui nous poussent à manger lorsque notre corps a besoin d’énergie (notamment après un effort physique)) et il y à l’envie (l’hédonisme basée sur le système plaisir et de récompense).
      Nous avons volontairement choisi de développer deux hypothèses à partir des questions que nous nous posions, ainsi elles sont plus tournées vers l’hédonisme, cela ne veut pas dire qu’il n’existe pas d’autres hypothèses bien au contraire.
      D’après les études qui ont été mené, l’hyperphagie que l’on a en consommant du cannabis tient essentiellement du plaisir et de la récompense, ainsi même quand nous sommes rassasiés, l’envi de manger peut persiste.
      Nous espérons que cela est plus clair, si tu as encore des questions n’hésites pas !

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