Hyp: Récompense

Hypothèse 1:  Le plaisir ressenti grâce au cannabis entraîne l'hyperphagie.

L’action des cannabinoïdes sur le système de récompense.

Nous savons qu’après avoir fumer du cannabis, nous ne réagissons plus de la même façon, nous avons même l’impression que nos sens se sont développés. Mais nous nous rendons surtout compte que notre envie de manger s’est intensifiée.

Nous nous sommes alors demandés si manger un simple cheeseburger après avoir fumer apportait plus de plaisir à une personne et par conséquent la poussait à manger davantage.

Qu'est ce que le système de récompense et comment
les cannabinoides agissent-ils dessus ?

=> Le THC a pour effet principal de stimuler intensément le système de récompense. 

             Le système de récompense est complexe chez l’Homme car il relie  cinq zones différentes du cerveau, engagées dans les sensations de plaisir comme les interactions sociales ou le PLAISIR (de manger).

Ces cinq zones interagissent entre elles mais ont toutes des rôles spécifiques listés ci- dessous: 

L’Amygdale : aide à l’évaluation du plaisir que procure ou non une action et ordonne ou pas la répétition de cette action.

L’hippocampe : participe à l’enregistrement des souvenirs associés à une expérience/ action.

Les régions frontales du cortex cérébral : coordonnent et traitent toutes les informations récupérées précédemment et déterminent le comportement final de l’individu.

Le noyau et l’aire tegmentale ventrale sont reliés par le circuit mésolimbique qui se charge alors de mettre au courant ses 3 partenaires (amygdale, hippocampe, cortex cérébral) ainsi que l’hypothalamus de l’importance de la valeur de la récompense.

Il est clair que plus la valeur de la récompense associée à une activité est importante et plus l’organisme va s’en rappeler. 

Donc si manger un cheeseburger sous l'effet des cannabinoïdes constitue un plaisir plus intense cela forcerait la personne  à en  manger toujours plus? 

Nous nous sommes concentrés sur l'action des cannabinoïdes exercée sur les neurones de l’aire tegmentale ventrale et du noyau accumbens uniquement. Nous explorerons d'abord les neurones de l'Aire tegmentale ventrale puis ceux du noyau accumbens.

I) L'emplacement des récepteurs aux cannabinoïdes.

   

       Dans l'aire tegmentale ventrale, il y a des neurones GABAergiques qui  libèrent des neurotransmetteurs GABA qui ont une action inhibitrice et des neurones dopaminergiques (DA) qui libèrent des neurotransmetteurs, appelés dopamine, excitateurs.  Les neurones GABAergiques sont présents en amont des neurones dopaminergiques. Ce sont donc les neurones GABAergiques qui régulent la libération de dopamine des neurones dopaminergiques.

Les CB1, vus dans la partie précédente du blog, sont des récepteurs aux cannabinoïdes. Le THC s'y fixe entraîne une cascade de signaux.  

Nous nous sommes alors demandés: Sur quel neurone ces récepteurs se trouvaient pour agir sur le système de récompense, dopaminergique ou GABAergique?

QUESTION : Où sont situés les récepteurs CB1 au niveau des neurones ?

Source: SHORT COMMUNICATION Inhibition of GABAergic neurotransmission in the ventral tegmental area by cannabinoids, Béla Szabo

Experience 1: Mise en évidence de l'inhibition du déversement des neurotransmetteurs GABAergique causée par les cannabinoïdes.

Les chercheurs ont utilisé de la WIN55212-2 agoniste* du récepteur CB1 (équivalent au cannabis synthétique) et du Rimonabant (SR141716A) antagoniste* des récepteurs aux cannabinoïdes CB1

• Un agoniste* est une molécule qui se fixe à un récepteur pour pouvoir agir.
• Un antagoniste*est une molécule qui se fixe à un récepteur  pour empêcher l’agoniste de venir se fixer à son récepteur.

Cette expérience nous a montré que la WIN55212-2 entraîne une diminution de l’activité électrique des neurones GABAergiques et que le rajout du Rimonabant dans l’aire tegmentale ventrale entraîne l'augmentation du signal électrique des neurones GABAergiques.

Par conséquent, le récepteur CB1 est présent sur le neurone GABAergique pré-synaptique de l’aire tegmentale ventrale. Quand il reçoit le THC ou la WIN55212-2 il inhibe le déversement de neurotransmetteurs GABAergiques vers le neurone dopaminergique.

         Cependant, la suppression in vivo de l'inhibition des neurotransmetteurs GABA provoque une augmentation du flux de dopamine vers la terminaison de l’axone  située dans le noyau accumbens et donc de la quantité extracellulaire de dopamine.Cette quantité extracellulaire importante de dopamine est associé au plaisir ressenti grâce au cannabis

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II) Mise en évidence de l'action des cannabinoïdes sur les neurones dopaminergiques.

         

         Dans cette deuxième partie, nous sommes sur le neurone dopaminergique de l'aire tegmentale ventrale. Comme il est indiqué dans le schéma "Comportement des neurones de l'ATV et du noyau accumbens en absence de cannabinoïde(s).", ce neurone présente son corps cellulaire dans l'ATV mais également des prolongements qui se terminent dans le noyau accumbens. Lorsqu'il est activé, c’est par ces prolongements qu’il envoie ses neurotransmetteurs dopaminergiques au noyau accumbens.

Ce neurone, ou plutôt l'ensemble des neurones dopaminergiques mis en jeu dans le système de récompense constituent le circuit mésolimbique*.

Molecule de Dopamine.

La dopamine semble être une molécule qui 

possède un rôle important dans le fonctionnement du système de récompense. Demandons nous pourquoi ?

Dans le cas de notre étude, le neurone dopaminergique subit une activation indirecte. En effet, vu que les neurones GABAergiques pré-synaptiques sont inhibés par les cannabinoïdes fixés sur le CB1 dans l'ATV, ils ne pourront plus libérer de neurotransmetteurs GABA qui devraient, en temps normal, inhiber l'action du neurone dopaminergique. Par conséquent, le neurone dopaminergique va pouvoir libérer de la dopamine. ( voir schéma "Comportement des neurones de l'ATV et du noyau accumbens en présence de cannabinoïde(s)" )   Suite